Un couple indien se baigne dans le Gange à Haridwar dans le cadre du Kumbh Mela, le 13 avril 2010

 

La date, choisie par les astrologues, est le jour du "principal bain royal" du "Kumbh Mela", un festival haut en couleurs de 104 jours qui se tient en Inde tous les trois ans et permet aux hindous de se laver de leurs péchés et d'interrompre le cycle de la réincarnation en s'immergeant dans le Gange.

Cette fête commémore une bataille de la mythologie hindoue entre les dieux et les démons se disputant une cruche remplie du nectar de l'immortalité. Lors de la bataille, quelques gouttes tombèrent dans quatre endroits différents: les villes d'Allahabad, Haridwar, Ujjain et Nasik. Le "Kumbh Mela" alterne entre ces quatre villes.

"Etre ici pour le jour du principal bain royal, c'est le temps fort de ma vie", résumait Nikunj Beriwal, 51 ans, venu de l'Etat du Bengale occidental (est), à des milliers de kilomètres de la ville sainte d'Haridwar, située là où le fleuve dévale les montagnes de l'Himalaya avant de continuer une course longue de plus de 2.500 km.

Selon le porte-parole de l'organisation du festival, Ashok Sharma, "plus de 10 millions de personnes ont commencé à se baigner aujourd'hui (mercredi)".

Selon les organisateurs, plus de 40 millions de pèlerins ont foulé les 187 ghats --larges esplanades menant au Gange-- depuis le début du "Kumbh Mela" le 14 janvier. Le festival se termine le 28 avril.

Après avoir voyagé dans des camions, des bus et des trains bondés, des familles entières représentant toutes les castes et tribus de la société indienne se pressaient sur le site de 130 km2 dans une ambiance de ferveur religieuse, avec parfois pour tout bagage un maigre baluchon.

Des centaines de "Naga Sadhous", des ascètes qui se considèrent comme les gardiens de la foi hindoue et vivent reclus dans les montagnes de l'Himalaya, ont entrepris leur bain rituel dans un même élan, brandissant des tridents, des épées et des crosses avant de se jeter dans l'eau fraîche et remuante.

Nus et couverts de cendres, ces hommes, qui ne vivent que pour la méditation, arborent en outre de longues barbes et des "dreadlocks". Des milliers de spectateurs, dont des touristes étrangers, assistaient à leur bain.